Si rien ne peut ramener plus en arrière Orelsan que l’odeur de la pâte à modeler, rien ne peut me ramener plus en arrière, que mes sifflotements permanents.

Je suis quelqu’un de positif, relativement bien dans sa peau et qui a eu toute sa vie de la chance.

Donc, je sifflote…

La première fois que j’en ai pris conscience, c’était lors de mon avant dernière formation (j’ai dû en suivre 7 ou 8 dans ma vie).

A Bruxelles, lors de ma formation de télévendeur, il n’y a que deux formateurs dont je me souvienne, Yan , néerlandophone avec un humour assez caustique aurait dit Zadko Preskovic et Marie Agnès, qui me permettra plus tard de rentrer au vlan.   

Je ne sais plus très bien quel était le domaine de formation de Yan, toujours est-il qu’un jour, en plein exposé, il s’arrête de parler,

-: Mais qui est-ce qui sifflote, comme ça ?

Je n’en avais pas réellement conscience, mais je savais pertinemment que c’était moi. Je me suis donc dénoncé, nous en avons débattu quelques minutes et puis… Plus jamais.

Il est possible que j’y prêtais attention et que dans la mesure d’une certaine conscience, j’évitais. Mais je penche plus pour le fait que Yan , très compréhensif, s’était dit que c’était très certainement involontaire de ma part, et que seul, une thérapie pourrait m’en débarrasser.

En fait, j’étais en thérapie depuis deux ans à Bastogne avant de déménager sur Bruxelles et je consultai encore deux ans à la capitale : je sifflote toujours.

Il me semble donc en avoir parlé avec mon second thérapeute à Bruxelles qui m’a dit quelque chose comme :

-: Cela pourrait effectivement gêner certaines personnes de votre entourage. Mais, dans la majeure partie des cas, il s’agira personnes qui, mal dans leur peau, ne supportent pas qu’on le soit moins qu’eux.

« Il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les autres ne le soient pas ».

Jules Renard.